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- Écrit par : La Rédaction
En l'état actuel du réseau, des technologies et des contraintes de coût, les gestionnaires des réseaux électriques disent généralement que la part des énergies "intermittentes" comme le photovoltaïque et l'éolien peuvent atteindre 20% de la consommation électrique, guère davantage. Nous disons bien en part de la consommation. Par exemple l'Irlande produit beaucoup d'éolien mais elle en exporte beaucoup, tandis qu'elle importe de l'électricité conventionnelle pour équilibrer son réseau minute par minute. Ce qui fait que la part de l'éolien dans sa consommation est beaucoup moins importante.
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- Écrit par : Olivier Dumont
Ne pas consommer plus d'un tiers des réserves si l'on veut éviter un emballement climatique !
La presse généraliste a réservé un très large écho à l'annonce par l'AIE (Agence Internationale de l'Energie), qui publie son rapport annuel World Energy Outlook 2012, selon laquelle les Etats-Unis deviendront le premier producteur mondial de pétrole pendant la décennie 2020, lui permettant de devenir exportatrice nette autour de 2030 grâce à l'exploitation des hydrocarbures non conventionnels, mais aussi grâce aux économies d'énergies.
Elle a en revanche très peu relayé un autre point très important :
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- Écrit par : Olivier Dumont
La France dépend à 69,5% des énergies fossiles.
Les énergies renouvelables représentent 12% et
le nucléaire 17% de l'énergie finale que nous consommons.
Nous indiquons ici, comme l’année précédente, la part des différentes sources d’énergie dans notre consommation d’énergie finale. Nous considérons en effet que c’est le seul indicateur pertinent pour comprendre le rôle des sources d'énergie dans notre consommation. Leur expression en énergie primaire n'a pas de sens, puisque celle-ci fait apparaître des énergies inutilisables, et que les conventions de conversion ne sont pas les mêmes selon les sources (voir Sources d'énergie dans la consommation finale en France 2009)
Lire la suite : Sources d’Energie dans la consommation finale française en 2010
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- Écrit par : Olivier Dumont
La France dépend à 72% des énergies fossiles.
Les énergies renouvelables représentent 10% et
le nucléaire 16% de l'énergie finale que nous consommons.
On a longtemps cru que le nucléaire représente 70% de l'énergie consommée en France. En réalité ce chiffre correspond à la part du nucléaire dans la seule énergie électrique ; il s'agit donc d'une confusion entre énergie et électricité. Or cette dernière ne représente que 22% de l'énergie consommée. Autre idée fausse : on a l'habitude en France de publier les chiffres exprimés en énergie primaire. Nous montrerons plus loin que cela n'a pas de sens économique et que cela déforme notre vision de la contribution de chaque source à nos besoins. Mais cela déforme également dangereusement notre perception de la sensibilité de notre économie au prix des énergies fossiles.
Utiliser l'énergie primaire permet de multiplier artificiellement - et très officiellement - par trois la quantité d'énergie utilisable produite par le nucléaire. Cela permet en effet de multiplier par trois l'électricité nucléaire réellement produite sous pretexte que pour une part d'électricité, deux parts d'énergie sont dilapidées dans l'atmosphère sous forme de vapeur d'eau. Par contre pour l'éolien ou le photovoltaïque on ne prend pas en compte l'énergie primaire réelle (le vent ou les radiations solaires), mais seulement l'électricité produite ! Deux poids, deux mesures. Et aucune relation avec la véritable définition de l'énergie primaire (notion physique de l'énergie primaire = énergie disponible à l'état naturel). Ainsi, 1 MWh d'électricité nucléaire est comptabilisé comme 3 MWh d'énergie primaire électrique nucléaire. Ce mode de calcul amène à des résultats étranges : ainsi, moins une source d'énergie est efficace (dans l'hypothèse où l'on comptabiliserait l'énergie thermique réellement produite) plus sa part dans la production en énergie primaire augmente. Illogique. C'est pourquoi l'indicateur qui a un sens économique pertinent prend en compte l'énergie finale. Nous indiquons donc ici la part des différentes sources énergétiques dans l'énergie que nous consommons, c'est-à-dire dans l'énergie finale (énergie livrée au consommateur final = énergie finale).
Nous utilisons ici les données officielles provenant du Commissariat Général au Développement Durable ainsi que ceux émanant du Réseau de Transport de l'Electricité (voir réf), mais en les exprimant en énergie finale. Nous retrouverons alors l'estimation de 16 % à 17% provenant d'un calcul rapide : nucléaire = 75% de l'électricité, celle-ci représente 22% de l'énergie finale, donc nucléaire = 22 x 75% = 16,5%. Nos cacluls par addition permettent de valider cette estimation et en outre, de distinguer la part de chaque type d'énergie dans nos besoins énergétiques.
Par ailleurs l'indicateur d'indépendance énergétique utilisé en France n'a pas d'autres équivalents à l'étranger. Une analyse montrera qu'il n'a aucune pertinence. D'un coté le pétrole est comptabilisé comme importé, tandis qu'au contraire on considère que le matériau nucléaire est produit intégralement en France, ce qui est tout à fait faux. Il est certes transformé en France, comme d'ailleurs une part importante du pétrole, mais l'intégralité du minerai est importé. Si on utilise de plus la baguette magique de la pseudo énergie primaire électrique qui permet de multiplier par trois la quantité d'électricité nucléaire, on aboutit à ce chiffre de 50% d'indépendance énergétique qui n'a absolument aucun sens. Sans vouloir faire de procès d'intention, il n'est guère difficile d'imaginer qu'il a été utilisé pour justifier l'investissement quasi-exclusif dans le nucléaire depuis des décennies - au prix d'une régression considérable des filières françaises d'énergie renouvelable.
Il est vrai que les prix du combustible nucléaire est beaucoup moins sensible au contexte géopolitque et aux fluctuations de prix que les combustibles fossiles. L'énergie nucléaire posède donc ici un avantage, non pas en terme d'indépendance brute, mais en terme d'indépendance relative. Les indices devraient refléter plus finement les diverses dépendances ou sensibilités aux facteurs externes. Un indice unique n'a pas grand sens, surtout s'il est établi de manière grossièrement trompeuse.
Quoiqu'on en pense, pour, contre ou hésitant, un débat d'envergure sera nécessaire pendant l'année qui vient sur les choix énergétiques de la France. Une chose est certaine : il faudra aborder ce débat sur des élements fiables et sur des indicateurs pertinents.
(Prochainement une mise à jour prenant en compte le bilan pour l'année 2010. Les chiffres restent relativement stables : Fossile 69,4%, ENR 11,8%, Nucléaire 17,1%)
Lire la suite : Sources de l'Energie consommée en France en 2009