« Les prévisions des climatologues se sont révélées fausses à deux reprises : celle de James Hansen devant le sénat des USA en 1988 et les projections du GIEC en 1990. »
Réponse : bien au contraire, les faits ont confirmé les projections de Hansen et ne contredisent pas la tendance linéaire issue d'une autre simulation de 1990.
Le graphe de Hansen devant le Sénat américain en 1989
En 1988 Hansen a présenté devant le sénat un graphe qui comportait trois projections linéaires de 1990 à 2020. La plus élevée, en vert, prenait en compte une rapide augmentation des émissions de GES sans événements volcaniques (scénario A). La courbe moyenne en bleu était basée sur des émissions de GES en croissance modérée avec un événement volcanique important au milieu des années 1990 (courbe B). La courbe basse représentait des émissions en baisse à partir de 2000 suite à des mesures de réduction, et un événement volcanique important.
Conformément au scénario B, il s’est produit un événement volcanique (qui a eu lieu cependant au tout début de la décennie 1990) et une croissance modérée des émissions. Comme on le voit, les températures observées par la suite sont très proches des températures du scénario B (courbe rouge et courbe bleue) ce qui est une bonne confirmation pour les modèles. La courbe noire est issue des satellites et ne tient pas compte des pôles, il est donc normal qu’elle soit inférieure.
Cependant dix ans plus tard lorsque Patrick Michaels montra le graphe au Congrès américain, il avait effacé les deux lignes inférieures. À ce moment-là les températures connaissaient un creux marqué à cause de l’éruption du Pinatubo, alors que le modèle ne représentait le même creux que 5 ans plus tard puisqu’il simulait une éruption au milieu des années 1990. Cela fit apparaitre un écart de 300 % par rapport au modèle.
Mais cette erreur était due à une manipulation. Le graphe montré par Partick Michael était tout simplement un faux. Il s’agit d’un exemple des nombreuses manipulations que l’on trouve chez les climatosceptiques. Partick Michaels appartient en effet au Cato Institute, un think tank fondé par les frères Koch, des milliardaires du pétrole.
Les projections linéaires du GIEC en 1990
Le GIEC avait estimé dans son rapport de 1990 que sans mesures de réduction des émissions de GES, les températures pourraient augmenter de 0,3 °C par décennie en tendance globale, c’est-à-dire sur le long terme. Le tout dans une fourchette d’incertitude comprise entre 0,2 et 0,5 °C.
Si on calcule la moyenne des dix dernières années pour chaque mois, mars 2012 est à + 0,58 °C par rapport à la moyenne 1901-2000, et mars 1990 était à + 0,26 °C ; cela correspond à une augmentation de 0,32 °C sur 22 années, soit un rythme décennal de 0,15 °C, inférieur de 25 % à la prévision la plus basse ( figure2).
Mais ce rythme décennal est un rythme moyen pour le siècle prochain. Il est tout à fait normal qu’il y ait des fluctuations intradécennales dues à des influences de moyen terme. Le rapport du GIEC avait bien précisé qu’il s’agissait là d’une tendance de long terme (pente décennale en rythme centennal) et non pas de prévisions pour chaque décennie. Le GIEC n’a pas jusqu’à présent publié de prévisions décennales : cela sera en principe l’objet du prochain rapport et les climatologues y travaillent (certains résultats ont déjà été publiés).
Il n’y a donc pas de contradiction et au contraire le rythme observé est très proche de la simulation de 1990. De plus, les autres projections de 2001 et 2007 sont confirmées par les observations récentes. Les modèles fonctionnent donc. À condition de ne pas comparer les observations avec le bord supérieur de la marge d’erreur de la prévision la plus pessimiste, comme cela a été fait par certains climatosceptiques !
Un exemple de graphique falsifié construit par des climatosceptiques
Voici un bel exemple de falsification : un graphe qui tente de prouver que les prévisions de 1990 étaient fausses. Mais ce graphe est mensonger car il utilise les températures des régions tropicales et les températures de la troposphère moyenne au lieu des températures de surface. Or on sait que les températures des régions tropicales augmentent moins que dans les lattitudes moyennes et hautes ! Il utilise les températures provenant des satellites (UAH) pour continuer à faire croire que les satellites montrent une stabilité. Mais cela fait depuis longtemps que ces mesures, correctement traitées, sont en adéquation avec les mesures faites au sol (voir réponse à Les satellites montrent une stabilité ou un refroidissement des températures). En réalité, comme on l'a vu (figure 2), les modèles des climatologues fonctionnent plutôt bien.
On remarquera la novlangue des climatosceptiques : la science devient la science-poubelle, et leurs falsifications sont qualifiés de science-saine.
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