« Il n’y a pas de consensus, d’ailleurs de nombreux scientifiques ont signé des pétitions pour montrer leur désaccord. Le travail du GIEC est biaisé »
Réponse : bien sûr, des éléments sont toujours en discussion dans la communauté scientifique. La connaissance scientifique évolue en permanence et le savoir sur le climat gagne progressivement en précision et doit continuer à le faire,
notamment pour les prévisions décennales, régionales, les précipitations, le comportement des nuages ou les impacts sur certains glaciers par exemple. Il existe des discussions ou des controverses, qui font partie du fonctionnement normal de la science.
Mais depuis plusieurs décennies, le réchauffement et le rôle du CO2 ont été clairement démontrés par de très nombreux travaux publiés dans des revues scientifiques à comité de lecture, puis confirmés maintes fois et revérifiés à plusieurs reprises par de nombreuses institutions ou académie. Rarement un résultat scientifique aura à ce point été expertisé ! Il est vrai qu’il représente un enjeu considérable. Mais il se fonde sur des hypothèses qui remontent à un siècle, sur des phénomènes physiques très bien connus, et il est considéré comme démontré depuis 30 ans. Il est sans cesse reconfirmé plus solidement encore depuis à mesure des progrès théoriques et technologiques. Il s’agit donc d’une véritable certitude scientifique, au sens courant du mot « certitude », même si les scientifiques, toujours très prudents, disent « quasi-certain ».
Dans les revues climatologiques scientifiques à comité de lecture, aucun article ne met en doute le réchauffement, le rôle du CO2 anthropique et le danger d’un changement si rapide pour l’environnement et la société.
Le rapport du GIEC ne fait que recenser les travaux publiés par dans les revues scientifiques du monde entier et ne produit pas de recherches par lui-même. Il a été préparé par des dizaines de milliers de scientifiques à travers le monde qui ont travaillé bénévolement, et à reçu l’assentiment de toute la communauté scientifique.
Il existe pourtant quelques scientifiques qui nient cette réalité. Mais ce ne sont pas des spécialistes des domaines concernés, et de nombreuses enquêtes ont montré que la plupart font partie de fondations ou d’organisation subventionnées par les industries fossiles. Plusieurs millions de dollars ont été dépensés aux États unis pour financer ces organisations négatrices de la science.
Ce sont elles qui ont conçu la plupart des arguments que nous réfutons ici, et qui ont porté, dès 1990, des attaques extrêmement violentes contre certains scientifiques et contre la science elle-même. Claude Allègre, à côté, est un bisounours qui a pompé l’ensemble de ses arguments outre-Atlantique et qui a profité de la naïveté des médias (et de leur inculture scientifique) pour faire parler de lui et vendre ses livres. De nombreuses enquêtes montrent qu’en Amérique du Nord ce sont souvent les mêmes personnes qui ont lutté, avec des arguments falsifiés et avec l’appui des intérêts industriels, contre tout ce qui pouvait donner lieu à des réglementations environnementales : les dangers du tabagisme, du tabagisme passif, les pluies acides, le trou dans la couche d’ozone et maintenant le réchauffement (Les marchands de doutes, N. Oreske et E. Conway, 2012, Le Populisme climatique : Claude Allègre et Cie, enquête sur les ennemis de la science, S. Foucard, 2010).
Quasiment aucun de ces arguments n’a passé le test d’une revue scientifique à comité de lecture. Les rares qui ont été publiés de cette manière ont été largement réfutés dans des revues scientifiques de haut niveau. Mais cette campagne a réussi à semer le doute et à faire croire qu’il existait une controverse scientifique.
Les soi-disant scientifiques qui ont signé la pétition lancée par l’un de ces think tanks ne le sont pas en réalité – cette liste inclut des présentateurs météo par exemple – et ne comporte quasiment aucun scientifique du climat. Seul 1 % des scientifiques du climat ont une position contraire au réchauffement ; mais leurs positions n’ont jamais pu être démontrées. Ont peut donc bien dire qu’il y a consensus.
Les scientifiques, par nature, cherchent à vérifier tous les faits et théories qui leur sont soumis. Quand ces faits résistent à toutes les tentatives de réfutation (voir réfutabilité) conduites de bonne foi, et qu’au contraire ils sont maintes fois démontrés, ils considèrent ce savoir comme acquis. Même s’ils peuvent le redémontrer devant leurs étudiants, qui essaieront de le réfuter à nouveau sans y arriver, ce qui renforcera la thèse en question. Mais dans leurs travaux de recherche ils se concentreront sur les points encore incertains.
C’est ainsi que fonctionne la science depuis plusieurs siècles avec le succès que l’on connaît. Même les « révolutions » physiques que sont la théorie de la relativité et la physique quantique n’ont pas sapé les bases physiques antérieures. Ils ont apporté un éclairage nouveau et des prédictions plus précises. C’est pourquoi on continue d’enseigner la théorie newtonienne à l’école et en faculté : elle est toujours valable dans la plupart des conditions habituelles.
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